C’est à la fois dans mon enfance et dans mon premier lieu de vie que ma passion pour le monde ferroviaire a pris racine.
J’habite avec mes parents dans la maison de mes grands-parents, habitation juchée sur un coteau qui domine la Loire, la voie ferrée, la halte et le PN des Girarmes.
La voie ferrée décrit une grande courbe entre Tracy-sur-Loire et Les Girarmes, offrant un point de vue imprenable sur les rubans d’acier qui arrivent de loin avec le panache des dernières locomotives à vapeur.
L’arrêt et le départ des autorails rythment la journée à la manière des cloches d’un village, tandis que les Picassos indiquent l’heure.

Je suis né en mai 1964, à cette période les locomotives à vapeur sont toujours présentes. Certains trains sont confiés aux Rames à Grand-Parcours, RGP vertes comme le fameux Bourbonnais.
Je me souviens du fracas des bielles des grandes 241 P, devant les barrières du passage à niveau ou une garde barrière était toujours présente.

J’observe aussi les premières machines diesel, comme les BB 66000 ex-040DG. Je me souviens d’un omnibus matinal tracté par une BB 66000, qui remorquait un fourgon chaudière et une très courte rame de voitures à 3 essieux ex-PLM, les fameuses « trois pattes » Sud-Est, pour lesquelles j’ai encore aujourd’hui une affection particulière.
Je vois également de nombreuses 141 R à charbon ou à fuel, et je me souviens encore de l’après-midi où une machine a mis le feu au talus broussailleux à gauche de la voie.

Depuis mon enfance à proximité d’une voie ferrée, les trains ont su me faire vibrer. Même si aujourd’hui, je suis plus passionné par les lignes de montagnes et les chemins de fer secondaires que par les TGV, que je trouve nettement moins poétiques.