
Cross-Country Downhill ou XCD, qu’est-ce donc que cette bête? Ce terme a été utilisé par un américain, Steve Barnett qui utilisait du matériel léger (ski de fond) pour parcourir les montagnes à la fin des années 1970 aux États-Unis.
Aujourd’hui, les skis de randonnée nordique taillés pour la descente sont plus larges, paraboliques et permettent de se faire plaisir bien plus facilement. Leurs écailles sont très efficaces dans des terrains comme la pointe d’Orsière et leur fixations norme 75, alliées à de bonnes chaussures permettent de retrouver le plaisir nordique de la marche. Cet équipement est à mon avis plus adapté à ce type d’itinéraires que les classiques ski de randonnée alpine qui s’exprimeront mieux dans de plus fortes pentes… et la pointe d’Orsière est un magnifique belvédère sur une des zones les plus escarpées de la chaine des Aravis.
La pointe d’Orsière est un magnifique belvédère sur une des zones les plus escarpées de la chaîne des Aravis.

- Massif : Aravis
- Secteur : Manigod
- Départ : 45.84972, 6.37667 (lat, lon)
- Distance : 10.32km.
- Dénivelé positif : 637 m.
- Dénivelé négatif : 637 m.
- Point le plus haut : 1748 m.
- Point le plus bas : 1169 m.
- Difficulté : difficile
Accès routier : depuis Thônes, 2 accès possibles, soit depuis les Clefs, soit depuis Manigod, où les équipements spéciaux et une bonne habitude de la conduite sur neige sont très utiles.
Via les Clefs : A Thônes, suivre la Départementale 12 en direction de Faverges.
1 km. 500 après le croisement avec la route de Manigod-La Croix Fry, tourner à gauche direction Les Clefs, les Envers.
Au niveau du panneau sur fond bleu – Chaînes à neige obligatoires – prendre à droite direction Col de Plan Bois, le Veuillet, les Envers.
300 m. après continuer tout droit direction Les Envers.
Suivre cette route sur 4 km. jusqu’à Praz Riand et tourner à droite direction Plan des Berthats, le Sulens.
300 m. après 2 épingles à cheveux très marquées, prendre à gauche (juste avant un abri à poubelles) direction le Torchon.
La route des Envers après les Clefs est très souvent verglacée et très délicate car totalement à l’ombre.
Via Manigod : A Manigod, suivre la direction Les Choseaux, Praz Riand, Col de Plan Bois.
Après 1 km, on traverse un pont.
170 m. après ce dernier, prendre à droite en direction des Clefs, Praz Riand, Col de Plan Bois, le Sulens.
Après une descente, passer un pont sur le Fier puis monter jusqu’à Praz Riand. Tourner à gauche direction Plan des Berthats, le Sulens.
300 m. après 2 épingles à cheveux très marquées, prendre à gauche (juste avant un abri à poubelles) direction le Torchon.
Équipements spéciaux indispensables (chaines utiles en cas de grosse chute de neige).

Itinéraire : du parking, emprunter la route en direction du Torchon. Peu après avoir traversé le nant de Sulens, on sort de la forêt et arrive au chalet de la Combe (Altitude 1245 m.).
Monter en direction du Sud en suivant le chemin qui mène au chalet de l’Arbarête (altitude : 1404 m.).
Au chalet de l’Arbarête, continuer vers le Sud à travers de beaux passages entre les arbres pour rejoindre, au-dessus du Plan des Mouilles, la large ligne de crête qui descend de la Riondaz.
Monter vers l’Est et atteindre un vallon situé entre la pointe d’Orsière et la Riondaz.Du point le plus haut de ce vallon, monter à gauche vers le Sud en direction du sommet de la pointe d’Orsière.
Pour la descente, 3 solutions :
- Par l’itinéraire de montée : la moins difficile (cotations descente : S2 puis S1) et surtout la plus sure en cas de gros enneigement.
- Par l’arête Nord : un peu plus soutenu que l’itinéraire de montée, du sommet rejoindre le Macheux, puis un deuxième chalet à partir duquel on trouvera un chemin qui ramène sous le chalet de l’Arbarète. De là, suivre l’itinéraire emprunté à la montée (cotations descente : S2 puis S1)
- Descente directe sous le Macheux : aller en direction des ruines de Barmin, juste au-dessus de ces dernières, on rejoint le chemin qui mène sous le chalet de l’Arbarête. Une pente plus soutenue (inclinaison de la pente entre 25 et 30 degrés – cotation descente : S3) mais un vrai régal un jour de poudreuse pour les bons descendeurs.
Il ne faut en aucun cas s’aventurer dans les pentes NO sous le sommet de la pointe d’Orsière car elles sont très avalancheuses.
En cas de bon enneigement, on peut partir depuis Praz Riand (stationnement plus délicat).

Après avoir pratiqué le ski alpin sur pistes, puis hors des pistes, en randonnée alpine, en ski de pente raide et pratiqué un peu le ski de fond, j’ai eu très envie de réaliser un vieux rêve : pratiquer le telemark. Avec cette nouvelle technique de virage, je suis tout de suite allé me confronter à la neige vierge et aux pentes sauvages des itinéraires de randonnée.

Je suis souvent monté à la pointe d’Orsière après une grosse chute de poudreuse car cet itinéraire facile est relativement délaissé par les skieurs, qui lui préfèrent son voisin sur fréquenté : le Sulens; mais aussi pour initier des amis débutants.
La longue route pour monter jusqu’au chalet de l’Arbarête, peu inclinée, où mes skis larges et lourds, mes chaussures rigides à 4 crochets et mes peaux de phoques semblaient entraver la fluidité de ma progression, ma poussée à avoir envie d’essayer un autre type de matériel.

A l’époque, je venais de dénicher une rareté, de belles chaussures de telemark en cuir, souples, moins hautes, mieux adaptées à la marche que mes enclumes de freerider forcené. Par l’intermédiaire de ma passion pour le telemark, j’ai eu l’occasion d’échanger sur le Net d’abord avec Régis Cahn puis avec Cyrille Mongrolle. J’ai découvert que le monde de la randonnée nordique allait prendre un tournant important, comme celui que le ski alpin avait connu en passant du matériel étroits aux skis paraboliques et plus larges.
J’ai récupéré pour une bouchée de pain, une vieille paire de Dynastar Altitrail blancs et orages (68 au patin et 96 en spatule) et j’ai monté dessus une vieille paire de fixations de telemark à câbles souples, des Chili rouges, anciens modèles. J’ai taillé des peaux courtes et étroites puis j’ai acheté un stock de fart de retenue.

C’est ainsi que j’ai attrapé le virus du ski de randonnée nordique, grâce à un terrain où ce matériel est adapté et efficace… un terrain où l’on retrouve le plaisir de la glisse en marchant, sans aérofreins à poils de phoques! à la descente, on n’est pas perdant, on retrouve le plaisir de la finesse, des appuis subtils. Rien à voir avec les descentes trop vites oubliées à cause de la très grande facilité offerte par les skis ultra-larges de randonnée alpine. Et puis skier avec une chaussure plus souple, ça libère, on s’y habitue… c’est très bien adapté au telemark, cela augmente les sensations… à un tel point que même en rando-alpine aujourd’hui, je ne prends aucun plaisir à utiliser mes 4 crochets raides et ultra-précises, je leur préfère des 2 crochets plus basses et plus souples.

Orsière est en quelque sorte responsable de mon virage vers le ski de randonnée nordique, accentué par un déménagement dans le Haut-Jura. D’ailleurs, à l’occasion d’une journée plus que sympathique, avec Cyrille Mongrolle, un jour où la neige s’y prêtait particulièrement, nous sommes montés au sommet de la pointe d’Orsière avec juste du fart de retenue rouge sous nos semelles… mais prenez quand même vos peaux, car la majorité du temps, elles sont bien plus efficaces que le fart ou les écailles quand la pente se redresse.

Ici du Pertuis à l’Aiguille de Manigod
Voir le panorama depuis le sommet sur PeakFinder.










