Le ski de fond, ultraléger et sans carres, convient aux pistes tracées et damées. Le ski de randonnée nordique, plus stable et doté de carres métalliques, permet de s’affranchir des itinéraires balisés et de partir à l’aventure dans la montagne hivernale sauvage, en utilisant toute une palette de techniques nordiques, le talon toujours libre et jamais attaché au ski.
Le ski de randonnée nordique ne doit pas être confondu avec son cousin, le ski de randonnée alpine, même si leurs origines sont communes.
La topologie « nordique » du terrain parcouru et l’utilisation de chaussures souples en flexion avec des fixations adaptées et sans talonnières pour les fixer aux skis en descente caractérisent le ski de randonnée nordique ou SRN. Cela permet de ne pas déchausser pour alterner montées et descentes, contrairement au ski de randonnée alpine.
Un équipement de randonnée nordique entre les mains d’un bon skieur permet d’aller taquiner des terrains un peu plus alpins et sont bien utiles sur des accès un peu longs et plats comme à la Pointe d’Orsière dans le massif des Aravis en Haute-Savoie.
On parlera alors de « Cross-Country Downhill » (XCD), c’est-à-dire de descente avec du matériel nordique. Ce jeu initié dans les années soixante-dix par Steve Barnett et quelques autres skieurs nord-américains est très plaisant.
Barnett en a tiré un excellent livre en langue anglaise, réédité plusieurs fois et qui devrait figurer dans la bibliothèque de chaque passionné.
Voici un extrait de l’introduction du livre (paru en 1978 en langue anglaise) de Steve Barnett ou il définit particulièrement bien l’essence du ski de randonnée nordique pratiqué avec un équipement de skieur de fond.
Le rêve du skieur de pleine nature est de couvrir le terrain aussi rapidement que le coureur nordique et d’être capable de descendre les pentes aussi puissamment que le skieur alpin. Il souhaite skier de longues vallées fluviales et des chutes abruptes, d’immenses glaciers et des pentes forestières couvertes de poudreuse, de longues routes d’accès et de larges combes.
Autrefois un sport unifié, le ski a évolué vers deux formes distinctes – le ski alpin (ou de descente) et le ski nordique (ou de fond). Comme leurs noms l’indiquent, chacune est une réponse aux problèmes posés par un type de terrain spécifique. C’est dans les montagnes de l’Ouest américain, qui combinent de grandes étendues horizontales non tracées et des terrains alpins escarpés, que le désir de voyager librement dans la nature a stimulé la synthèse d’une nouvelle façon de skier qui combine les plaisirs et les forces de ses prédécesseurs. Si la randonnée nordique n’est certainement pas nouvelle, son style est profondément modifié par des techniques de descente en ski de fond beaucoup plus puissantes que celles utilisées dans le passé.
Il existe désormais des techniques et des équipements qui permettent au skieur de pleine nature de skier pratiquement n’importe quelle combinaison de pentes et de conditions de neige en utilisant les solutions de randonnée les plus légères, les plus simples, les plus mobiles et les plus sûres : des skis et des chaussures légers reliés par des fixations à broches Cet équipement est plus qu’adéquat pour les déplacements en montagne ; il rend possible, de manière surprenante, une riche expérience de ski alpin. De plus, les fabricants développent rapidement des équipements de camping d’hiver plus légers, plus efficaces et plus fiables. Associés à l’amélioration des techniques de ski de montagne nordique, les voyages hivernaux rapides, légers et sur de longues distances dans des terrains éloignés et variés sont désormais beaucoup plus faciles, plus sûrs et plus agréables que par le passé.
Un certain nombre de facteurs se sont conjugués pour catalyser l’émergence du ski de fond alpin. Il y a aujourd’hui un grand nombre de skieurs alpins experts qui sont tombés sous le charme de la randonnée en pleine nature et qui sont peu disposés à renoncer aux avantages du ski alpin, même s’ils échappent à ses problèmes. Leur compréhension moderne de la technique du ski, dérivée de décennies de courses alpines, a rajeuni l’utilisation de techniques longtemps abandonnées des premiers jours du ski, comme le télémark et les virages ouverts. Les progrès réalisés dans la conception et la construction des skis permettent de fabriquer des skis de randonnée légers et durables qui fonctionnent bien, prennent des carres sur la neige dure, tournent facilement et peuvent même transporter de la vitesse de manière stable. On peut maintenant fabriquer des chaussures légères comme une plume, flexibles de l’avant à l’arrière pour une foulée de ski efficace, et encore assez rigides en torsion pour contrôler les skis dans tout type de neige.
Nos amis norvégiens utilisent le nom fjellski pour le ski de randonnée nordique que l’on pourrait traduire par ski sur les plateaux en montagne.
Voilà pour cette première approche du ski de randonnée nordique, nous espérons que cela vous aura permis de découvrir cette belle activité et sa polyvalence.
Nous aborderons prochainement d’autres facettes de ce type de ski, comme le matériel et les différentes pratiques du SRN.